Lombalgie et grossesse : quel est le vécu de la femme tunisienne ? - 30/11/23
, M. Boudokhane, R. Bourguiba, W. Helali, M.H. Doggui, S. BelakhalRésumé |
Introduction |
La lombalgie est une affection courante qui peut affecter considérablement la qualité de vie. Lorsqu’elle survient chez les femmes enceintes, la lombalgie prend une dimension particulière, présentant des défis uniques en raison de la limitation des options thérapeutiques.
Le but de notre travail est de décrire le vécu et la perception de la lombalgie par les femmes tunisiennes au cours de leur grossesse.
Patients et méthodes |
Il s’agit d’une étude transversale incluant des femmes âgées de moins de 40 ans et qui ont souffert de lombalgies durant la grossesse. L’indice de masse corporelle (IMC) (kg/m2) au cours du dernier trimestre a été calculé. Ont été exclus de l’étude les femmes ayant des antécédents connus de maladies musculosquelettiques. Les données ont été collectées via un formulaire Google forms.
Résultats |
Nous avons colligé 116 femmes. Parmi lesquelles 54,3 % étaient primipares, tandis que 45,7 % étaient multipares. L’âge moyen au moment de la grossesse était de 31,08 [21–40] ans. L’IMC moyen au dernier trimestre était de 25±4,28 [15,94–43,06] kg/m2. Selon l’IMC, 19 % (n=22) étaient obèses et 34,4 % (n=39) étaient en surpoids.
Une lombalgie a été rapportée chez 45,7 % (n=53) des cas durant le dernier trimestre, 32,8 % (n=38) des cas durant le deuxième trimestre et 21,6 % (n=25) des cas durant le premier trimestre.
Selon 49,6 % (n=57) des femmes, ces douleurs étaient secondaires à la prise de poids pendant la grossesse. Les perturbations hormonales étaient incriminées dans la survenue des lombalgies selon 64,5 % femmes (n=71).
Seulement 15,7 % des patientes (n=18) ont consulté un médecin au cours de la grossesse pour des lombalgies. Un absentéisme et des troubles du sommeil étaient rapportés respectivement par 22,4 % (n=26) et 56 % (n=65) des femmes.
Sur le plan thérapeutique, 19,8 % (n=23) ont eu recours à un traitement médicamenteux : paracétamol (n=11) et un gel local (n=12). Une rééducation a été prescrite chez 13 % (n=15) des cas.
Après l’accouchement, l’amélioration était totale chez 25 % (n=29) des cas. Par ailleurs, 44,8 % (n=58) et 30,1 % (n=35) des femmes ont rapporté une amélioration partielle et une persistance des lombalgies respectivement.
Discussion |
Dans notre étude, les lombalgies ont été rapportées essentiellement durant les deux derniers trimestres de la grossesse. Notre étude rejoint celle de Foltz et Rozenberg, où ils ont trouvé que les douleurs peuvent être décrites dès le premier trimestre de grossesse mais débutent en général dès la seizième semaine d’aménorrhée avec un pic entre 24 et 26 semaines d’aménorrhées [1].
Conclusion |
La lombalgie est un problème fréquent et souvent négligé chez les femmes enceintes. Une prise en charge précoce et efficace de cette pathologie est nécessaire pour améliorer la qualité de vie et le bien-être des femmes au cours de la grossesse.
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Vol 90 - N° S1
P. A299-A300 - décembre 2023 Retour au numéro
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